Molière « farceur »

A la suite du succès de ses premières comédies, au début des années 1660, Molière sera de manière récurrente stigmatisé comme un farceur. Le terme s’entend à la fois comme auteur de farces, c’est-à-dire de productions scéniques qui ne méritent pas l’appellation de théâtre , et comme comédien dont le métier repose sur des procédés de bateleur.
Ces critiques sont fréquemment associées à d’autres reproches, portant sur l’incapacité de Molière à jouer un rôle tragique, ou ses emprunts massif au théâtre italien.

Le constat de cette propension à la farce est tout d’abord effectué à plusieurs reprises par Somaize dans ses Véritables Précieuses :

Il est réitéré par le même Somaize dans ses Précieuses mises en vers :

Donneau de Visé le reprend à son compte dans les Nouvelles Nouvelles :

Un personnage de La Guerre comique de La Croix reviendra à la charge :

Cette mise en cause radicale des compétences de Molière connaîtra son intensité maximale durant les années 1660-1663, au cours desquelles le public parisien découvre avec stupeur les comédies du nouveau prodige du théâtre français.
Par la suite, les accusations de ce type seront circonscrites au contexte clairement polémique de la création du Tartuffe et du Festin de pierre.

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