Le genre fictionnel de la nouvelle en 1662

Au moment où Donneau de Visé élabore son projet, les ouvrages portant le titre de “nouvelle”, au singulier ou au pluriel, sont encore relativement rares. A cela s’ajoute le fait que le terme renvoie, dans l’esprit des contemporains, à plusieurs réalités distinctes :

Au début des années 1660, un nouveau genre de “nouvelle” fait son apparition. On le reconnaît tout d’abord à la mention, au singulier, de cette dénomination dans le titre d’une série d’ouvrages :

La vogue s’étend, du reste, au-delà de la parution des Nouvelles Nouvelles

Or ces ouvrages possèdent les mêmes caractéristiques :

Ce nouveau genre de nouvelles, qui à ce jour n’a pas encore fait l’objet d’études critiques approfondies, s’inscrit dans le prolongement de certaines des histoires du recueil de Segrais (“Eugénie” et “Honorine” au premier chef) et s’apparente aux comédies d’inspiration espagnole qui règnent sur la scène française à la fin des années 1650 et encore au début de la décennie suivante. A ce titre, on peut les qualifier de “nouvelles d’aventures amoureuses”.

C’est ce type de nouvelles que Donneau semble avoir à l’esprit quand, en 1662, il choisit de donner le nom de Nouvelles Nouvelles, au recueil composite dans lequel il se propose d’exploiter, sous forme narrative, des sujets d’actualité politique (Fouquet, dans « La Prudence funeste ») et culturelle (l’information, la curiosité). Cela ne l’empêche pas toutefois de s’en écarter pour certaines des histoires qu’il propose, à l’instar de celles des “Nouvellistes”.

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