Donneau et Molière

Envisagés en termes de “carrière”, les profils de Donneau de Visé et de Molière présentent de nombreux points communs. Issus du même milieu, pourvus tous deux d’une charge à la cour, c’est pourtant par le biais de leurs productions littéraires que l’un et l’autre parviennent à accéder à une situation financière exceptionnellement prospère, en recourant à des stragégies communes à plusieurs de leurs contemporains.

Toutefois, à l’orée des années 1660, qui marquent le début de l’activité de Donneau et l’avènement du succès prodigieux de Molière, le jeune écrivain débutant s’inscrit dans le sillage de son aîné, en cherchant à tirer profit des comédies jouées au Petit-Bourbon, puis au Palais-Royal, selon des modalités diverses :

Ce lien étroit qu’entretient la production de Donneau de Visé avec celle de Molière se concrétisera, à partir de 1666, par une collaboration durable.

C’est, à l’automne 1665, la création par la troupe de Molière de La Mère coquette, pièce concurrente de son homonyme par Quinault, qui offrira la première occasion. L’expérience sera réitérée la même année avec La Veuve à la mode, puis L’Embarras de Godard ou l’Accouchée ; l’année suivante avec Délie ; et elle se poursuivra encore par Les Maux sans remèdes (1669) et Les Maris infidèles (1673).

Donneau de Visé sera également amené à contribuer à la publication des comédies de Molière. Il est l’auteur de la “Lettre écrite sur la comédie du Misanthrope”, jointe à certaines éditions de la pièce, et peut-être de la Lettre sur la comédie de L’Imposteur (1667).

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